Quelle place pour les cyclistes à Cahors ?
Pour beaucoup de responsables politiques, la transition écologique est une préoccupation de tous les jours. Partout en France, des initiatives sont prises pour favoriser les déplacements en transports en commun, à bicyclette, voire à pieds pour les petits trajets.
C'est ainsi que dans de nombreuses communes de taille moyenne, des périmètres ont été piétonnisés, des couloirs réservés aux bus créés et des pistes cyclables aménagées. Dans cette course contre la montre engagée face au réchauffement climatique, la mairie de Cahors s'est elle aussi engagée dans un vaste programme de développement des mobilités douces.
Première mesure, et non des moindres, la gratuité du réseau de bus Evidence. Une initiative pour laquelle il convient de décerner un bon point à la municipalité. Celle-ci a en effet remporté l'adhésion des cadurciens, nombreux à en profiter. Notons juste que les usagers que nous avons rencontrés déplorent un manque de régularité et un nombre trop faible de rotations (en moyenne 30 minutes entre chaque bus)

Second volet de l'engagement de la mairie de verdir le transport en centre-ville, la création, d'ici à quelques mois d'un espace piétonnier place Chapou. Un aménagement qui rendra cet espace aux piétons alors qu'il est aujourd'hui principalement dédié au stationnement. Cela suffira-t-il à dissuader les utilisateurs habituels de ce parking à utiliser les transports en commun ? C'est ce qu'espèrent les porteurs du projet. L'avenir nous dira s'ils ont eu raison d'y croire.
Et le vélo dans tout ça
Troisième projet, et non des moindres, faciliter les déplacements en vélo. Et c'est là que le bat blesse. Cahors, avec ses petites rues et son seul boulevard Gambetta n'est pas configurée pour qu'y soient aménagées de vraies pistes cyclables. D'ailleurs, les espaces dédiés aux cyclistes en centre-ville se réduisent à d'étroits couloirs, souvent empruntables à contre sens de celui des véhicules à moteur. Autant dire que s'y engager, c'est prendre tous les risques. Les amoureux de la petite reine eux-mêmes l'ont bien compris et ils ne sont pas nombreux à oser affronter le flot de voitures.

La question se pose donc tout naturellement : les vélos ont-ils leur place en centre-ville de Cahors et si oui, laquelle ? Ne pourrait-il pas être envisagé réduire la largeur de certains trottoirs (ceux qui offrent une largeur supérieure à 2,50 mètres par exemple) pour créer des pistes cyclables ? La tâche n'est pas facile mais elle n'est pas non plus insurmontable. Il suffirait de recenser les axes les plus fréquentés par les deux roues et de réfléchir aux aménagements possibles pour leur permettre de se déplacer en toute sécurité. Une politique de mobilité douce oblige à repenser les déplacements dans leur globalité et passe obligatoirement par des aménagements adaptés. Se donner des airs de ville engagée dans la transition écologique en dessinant des petits vélos à l'entrée des rues n'a jamais été une politique avant-gardiste.


Dans les petites rues du centre-ville, des espaces pour les vélos beaucoup trop étroits

Plus d'aide à l'achat d'un vélo
Il y a quelques années, le Grand Cahors avait mis en place un système d'aide pour inciter les cadurciens à se déplacer en vélo (de 50 à 200 € selon le modèle de vélo et le revenu du ménage)
Une aide financière versée à tous les acquéreurs d'un vélo électrique ou non. Une initiative qui allait dans le sens d'une transition vers les déplacements dits "doux"
Depuis, cette aide a été supprimée.