La déprime des commerçants cadurciens
Depuis plusieurs mois, nous nous faisons l'écho des fermetures de commerces dans l'hyper centre de Cahors tout en soulignant le lien entre ces fermetures et la création de la zone commerciale sur la plaine de Labéraudie.

Les commerçants qui exercent en centre-ville, certains depuis plusieurs décennies, sont les premières victimes de la politique commerciale désastreuse menée par la ville. En ce début d'année 2025, ils dressent un bilan désastreux comme l'a souligné "La Dépêche du midi" dans l'article reproduit ci-dessous.
Article publié le 05/01/2025
« La rue Foch, elle est abandonnée ! » : à Cahors, le désarroi des commerçants après les fêtes de fin d'année
Morosité ambiante, conjoncture économique et politique ou manque d'animations dans les rues, les commerçants du centre-ville rencontrés notent un chiffre d'affaires plus bas que l'année passée, avec l'espoir timide de se refaire au moment des soldes.
De l'avis des commerçants rencontrés, c'est sur la dernière semaine de décembre qu'ils se sont rattrapés : « Noël était mieux positionné. Quand ça tombe un dimanche, ils repartent tout de suite le lendemain », note Michelle Seigne, qui officie au magasin Ambiance & Style, boulevard Gambetta, où l'on vend à peu près tout (cuisine, arts de la table et décoration, etc.). Ici, pourtant, on se dit « pas trop mal. » D'autant plus que la fermeture de deux autres magasins dans le même secteur d'activité avec liquidation totale avant fermeture définitive faisait craindre des pertes de vente chez eux : « On s'attendait à avoir plus de stocks parce que les achats auraient été ailleurs. On a eu un tout petit peu moins que l'année dernière », conclut celle qui a « 42 ans de métier. »
Pour autant, on grince des dents dans le quartier alors que les soldes ne pourront pas tout sauver. Quelques mètres plus loin, Nathalie Sudret, à la tête de la bijouterie Rue du jour, déchante un peu : « On n'avait pas prévu de faire des soldes parce qu'il n'y a pas de marge. Mais là je suis obligée », constate la commerçante installée depuis 31 ans sur le boulevard. Si elle n'a pas encore évalué précisément la différence avec l'année passée, elle a remarqué une baisse de fréquentation : « Les animations de la ville n'étaient vraiment pas terribles, ça nous impacte évidemment. Même s'il y en avait place Chapou, le boulevard était mort », juge Nathalie Sudret, qui pointe aussi un autre problème, celui du stationnement. « J'ai eu une cliente qui s'est garée 5 minutes devant la boutique. Elle a dépassé d'une minute, elle s'est pris une amende. Elle m'a dit qu'elle ne reviendrait plus dans cette ville. »
Un constat partagé dans une rue voisine, celle du Maréchal Foch : « Je n'ai pas vu une fois les Pères Noël. La rue Foch, on a l'impression qu'elle est abandonnée », remarque cette gérante d'une boutique de vêtements qui souhaite rester anonyme. « On le voit, quand il y a des animations le soir, ça amène du monde comme quand il y a eu une déambulation nocturne. Mais c'était une fois. Il y a des animations place Chapou mais pas de place pour se poser. On avait des manèges place Gambetta, mais les manèges, c'est bien en été », regrette celle qui pointe également le problème de stationnement. « Du coup, 100 % du stock sera mis en solde alors que c'était plus 80 % l'année passée. »
Pas loin, Jacquie Justinou, qui gère Etam Lingeries, dresse peu ou prou le même constat : « J'ai précisément fait 12 % de chiffre d'affaires en moins », calcule-t-elle, le nez dans ses notes, tout en pointant du doigt « la conjoncture, le moral des Français n'y est pas, la situation politique, les gens sont frileux, ils épargnent plus qu'ils ne consomment. » Elle aussi compte mettre en solde plus de 90 % de ses stocks en conséquence. Dans une autre boutique de vêtements, la responsable indique qu'il y aura désormais « de plus en plus d'articles avec une première remise de 50 % », faute d'avoir réalisé les objectifs de vente de la boîte.
Un constat battu en brèche par une seule commerçante de la rue Foch, qui préfère rester anonyme : « C'est un travail de communication qu'on doit faire tout au long de l'année auprès des clients. De leur rappeler que s'ils préfèrent aller dans des endroits comme Montauban où ils auraient plus de choix, ils tuent le centre-ville de Cahors. » Une méthode qui marcherait selon celle qui indique avoir réalisé un meilleur chiffre d'affaires que l'année passée. « Je ne suis pas certaine que les animations changent la donne tant que ça. C'est vers le client qu'il faut aller, et ne plus le lâcher. »